Pas de vagues
Teddy Lussi-Modeste, Belgique, France, 2024o
Julien est professeur au collège. Jeune et volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie. Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui prêtent au professeur d'autres intentions. Julien est accusé de harcèlement. La rumeur se propage. Le professeur et son élève se retrouvent pris chacun dans un engrenage. Mais devant un collège qui risque de s'embraser, un seul mot d'ordre : pas de vagues !
Récemment mousquetaire dans le diptyque de Martin Bourboulon, François Civil revient sur les écrans en professeur de français dans un collège de banlieue. Il n’a pas pour autant laissé les combats dumasiens derrière lui. Accusé à tort d’harcèlement par une de ses élèves, le jeune enseignant doit faire face au frère de cette dernière, qui le menace de le tuer. Sa hiérarchie et certain·e·s de ses collègues ne se montent pas moins tendres, tandis qu’en privé son couple vacille. Inspiré d’une expérience vécue par le cinéaste Teddy Lussi-Modeste lorsqu’il était professeur de français, Pas de vagues doit son titre au mouvement du même nom, lancé en 2018 sur les réseaux sociaux par des enseignant·e·s menacé·e·s par leurs élèves et abandonné·e·s par leur hiérarchie. Il n’est pas dit que la volonté démonstrative du réalisateur serve le projet, vite enfermé dans la case du «film à thèse», mais on ne boude pas la mécanique bien huilée de ce «thriller scolaire» auquel le jeune acteur et étoile montante du cinéma français prête son assurance. L’intrigue nouée autour des hauts et des bas que traversent le protagoniste et son compagnon frappe en revanche par sa maladresse, comme si Teddy Lussi-Modeste ne parvenait pas à faire exister son personnage au-delà des murs de l’école.
Émilien GürGalerie photoso
